5 nov. 2013

Récit d'écriture


Lorsque j'étais gamin, ma curiosité s'interrogeait sur de nombreux sujets se rapportant à l'écriture. Parmi ceux-là, je me demandais quel pouvait être l'état d'esprit d'un auteur lorsque ce dernier terminait le roman qui avait monopolisé sa plume durant un certain temps. Par le prisme de ma propre expérience, une bribe de réponse s'offre aujourd'hui à moi.

Je viens d'apporter le point final à mon dernier roman La discorde des aurores, qui est le troisième tome de ma série de fantaisie urbaine Anges d'apocalypse. Après avoir mené à terme l'histoire que j'avais imaginée, mon humeur fut – comme toujours dans cette situation –  partagée entre différents sentiments. Tout d'abord, l'émotion qui prédomine dans mon cas est le doute. Loin de bondir sur mon siège, je me demande toujours si mon texte procurera aux lecteurs qui le découvriront les sensations littéraires que j'ai souhaité leur instiller par le biais de mes mots, de mes univers, de mes personnages et de la destiné qui est leur. Puis, ne tarde pas à s'inviter bientôt ce qui ressemble à de la satisfaction pour avoir amené à bon port – ou du moins du mieux que je l'ai pu – la barque d'un projet défini jusque sur les rivages de l'aboutissement. Ensuite, j'éprouve un regret diffus de laisser derrière moi l'aventure de ce labeur d'écriture, en souvenir des bons et mauvais moment passés en compagnie du récit qui a tant monopolisé mes pensées (Il faut dire que les souvenirs ont souvent pour moi un arrière-goût mélancolique) Je cherche alors une forme d'apaisement avec la perspective des relectures qu'exigeront le roman fraîchement bouclé et du prochain manuscrit qui nous attend, mon traitement de texte et moi. Une activité constante permet de s'organiser au mieux pour une écriture prolifique. L'immersion dans des univers et intrigues fabriqués de toutes pièces me permet d'éviter une cogitation excessive sur une histoire terminée.

Pour en revenir à la question initiale : dans quel état trouve-t-on un auteur qui a fini son roman ? Il peut se révéler insupportable, agité au possible, bourré d'indécision. Il stresse, parle un peu trop, partage avec autrui ses doutes et espoirs… Qui a dit intenable ? Beaucoup de stress à noter, donc, toujours en se fiant à ma propre expérience. Heureusement, réfléchir aux histoires qui m'attendent aide à prendre du recul. Le plus important est d'entretenir la flamme du plaisir d'écriture (l'élément essentiel de cette activité étant une passion totale) En définitive, finir la rédaction d'un roman ne rime jamais avec tristesse, puisqu'elle augure la naissance d'un autre manuscrit et de nouveaux sentiments.







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