Lorsque j'étais gamin, ma curiosité s'interrogeait sur de nombreux sujets se rapportant à l'écriture. Parmi ceux-là, je me demandais quel pouvait être l'état d'esprit d'un auteur lorsque ce dernier terminait le roman qui avait monopolisé sa plume durant un certain temps. Par le prisme de ma propre expérience, une bribe de réponse s'offre aujourd'hui à moi.
Je viens d'apporter le point
final à mon dernier roman La discorde des aurores, qui est le troisième tome de
ma série de fantaisie urbaine Anges d'apocalypse. Après avoir mené à terme
l'histoire que j'avais imaginée, mon humeur fut – comme toujours dans cette
situation – partagée entre différents
sentiments. Tout d'abord, l'émotion qui prédomine dans mon cas est le doute.
Loin de bondir sur mon siège, je me demande toujours si mon texte procurera aux
lecteurs qui le découvriront les sensations littéraires que j'ai souhaité leur instiller
par le biais de mes mots, de mes univers, de mes personnages et de la destiné
qui est leur. Puis, ne tarde pas à s'inviter bientôt ce qui ressemble à de la
satisfaction pour avoir amené à bon port – ou du moins du mieux que je l'ai pu
– la barque d'un projet défini jusque sur les rivages de l'aboutissement.
Ensuite, j'éprouve un regret diffus de laisser derrière moi l'aventure de ce
labeur d'écriture, en souvenir des bons et mauvais moment passés en compagnie
du récit qui a tant monopolisé mes pensées (Il faut dire que les souvenirs
ont souvent pour moi un arrière-goût mélancolique) Je cherche alors une forme
d'apaisement avec la perspective des relectures qu'exigeront le roman
fraîchement bouclé et du prochain manuscrit qui nous attend, mon traitement de
texte et moi. Une activité constante permet de s'organiser au mieux pour une
écriture prolifique. L'immersion dans des univers et intrigues fabriqués de
toutes pièces me permet d'éviter une cogitation excessive sur une histoire
terminée.
Pour en revenir à la question initiale : dans quel
état trouve-t-on un auteur qui a fini son roman ? Il peut se révéler
insupportable, agité au possible, bourré d'indécision. Il stresse, parle un peu
trop, partage avec autrui ses doutes et espoirs… Qui a dit intenable ? Beaucoup de stress à noter, donc,
toujours en se fiant à ma propre expérience. Heureusement, réfléchir aux
histoires qui m'attendent aide à prendre du recul. Le plus important est d'entretenir la flamme du plaisir d'écriture (l'élément essentiel de cette activité étant
une passion totale) En définitive, finir la rédaction d'un roman ne rime jamais
avec tristesse, puisqu'elle augure la naissance d'un autre manuscrit et de
nouveaux sentiments.
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