Le manque de temps : un mal bien connu de l'époque dans laquelle on vit. Une carence qui rime bien sûr avec frustration, lorsque le manque de temps en question se répercute dans l'activité d'écriture. Et pourtant... pourtant... Le manque de temps représente-t-il une plaie si néfaste pour un auteur, lorsque ce dernier a en tête plus d'histoires, d'intrigues, d'ambiances et de personnages à mettre en scène que ne lui permettent de concrétiser des journées de 24 heures ? Pas si sûr... Le manque de temps est explicite sur l'envie d'écrire, le besoin de coucher des récits sur papier (ou de les étaler sur son écran d'ordi, mais le papier se réclame une connotation plus romantique, sic) Avoir plus de "choses à dire" que ne le permet un emploi du temps restreint est un signe positif de productivité littéraire, si l'on y réfléchit bien. Avoir un excédent de temps devant soi ferait perdre en valeur les moments précieux lors desquels un auteur se penche sur un projet et laisse libre cours aux flots des mots pour donner corps à ses inspirations.
Le premier trimestre 2013 est chargé en projets. Trois romans occupent mon temps, dont un qui accapare mes pensées jours et nuits (les occasions de revenir prochainement sur le dit roman ne manqueront pas). Au début du présent billet, j'évoquais la frustration que le manque de temps est susceptible d'engendrer. Honnêtement, c'est un déchirement difficile à exprimer d'être pris dans le vortex d'une inspiration concernant une nouvelle idée, un personnage, une scène, un dialogue... que l'on souhaiterait exploiter, mais que l'on enferme dans une petite boîte en se disant qu'on y reviendra - promis - dessus dès que d'autres projets seront menés à bien. Les envies littéraires, les désirs d'incursions au sein d'autres univers, ne sont pas mis au placard et oubliées, mais - dans mon cas du moins - consignés avec le plus grand soin afin de les retrouvées plus tard.
Le premier tome d'une nouvelle série d'urban fantasy s'approprie ainsi mon énergie narrative, la vampirise, pourrait-on même dire. Je n'avance, à dire, vrai, pas aussi rapidement que je le souhaiterais. Cependant, je tiens à livrer un texte le plus juste possible dans les thèmes et émotions qu'il revendique. J'avance donc comme sur un terrain miné recelant quelque part un trésor, essayant de ciseler chaque chapitre (ensuite, l'avenir seul dira si j'y suis parvenu, mais cela est une autre histoire) Accablé par le manque de temps, donc, je m'enthousiasme pour de nouvelles voies et inspirations qui s'invitent au détour de l'improviste, mais je doute aussi, je peste sur le fait de ne pouvoir prolonger les jours et les nuits au-delà du glas immuable des 24 heures. Un projet friandise de romance se développe aussi, doucement et sûrement, avec en parallèle l'élaboration du 3e tome de la série Anges d'apocalypse (au sujet de laquelle j'ai beaucoup à dire, et qui nécessitera un prochain billet à part)
Alors oui, évidemment, le manque de temps est un fléau moderne limitant l'écriture dans un carcan temporel qui, ironiquement, donne toute sa saveur à la passion littéraire. Une rareté qui fait prendre conscience que chaque paragraphe terminé est une petite victoire bien méritée.