Voici un extrait du 1er tome de ma nouvelle série bit-lit Anges d'apocalypse. Le Tourment des Aurores est paru le 23 mars 2013 chez Rebelle Editions.
Extrait
- Syldia -
... La proximité de mes sœurs me rassure toujours. C'est ensemble que nous
sommes les plus fortes. Et malgré quelques divergences de point de vue, nous
restons soudées comme une famille. Individuellement, nous cherchons toutes les
quatre à trouver une nouvelle raison d'être sur cette terre. Nous voulons
échapper à notre vocation première ; ce pourquoi les croyances disent que nous
existons : infliger souffrance et misère aux hommes. Notre insoumission aux
textes religieux scelle l'affection que nous éprouvons les unes pour les
autres.
Le Blackout Café baignait dans les mélodies tantôt épiques, tantôt
harmonieuses de leurs accords. On était vendredi, l'une des soirées les plus
animées de la semaine, et il y avait foule.
Après avoir salué mes sœurs, je décidai de rejoindre Darion en me
faufilant entre les clients. Le nécromancien occupait une table à l'écart qui
lui permettait de ne rien perdre des allées et venues. Si mon associé est
habile pour le commerce, il est aussi homme à ne pas négliger la prudence. En
m'avançant, je sentis la crosse du Desert Eagle rangé dans son holster, sous ma
veste. Moi non plus, je ne suis pas femme à négliger la prudence.
Parvenue à sa table, je me coulai dans le siège en face de lui.
— Tu es venue, commenta Darion d'un ton bas.
— Il t'a fallu combien de Vodka pour être aussi perspicace, le
taquinai-je.
— Un seul verre. Sobriété de rigueur. Nous devons causer de choses
importantes, je n'ai pas le cœur à plaisanter.
— Moi non plus, me rembrunis-je. Pour Tramwell, je suis désolée, je te
l'ai dit hier.
— Je sais. Nous étions mal renseignés sur les gars qui voulaient la peau
de ce type. Tu n'aurais pas dû assumer seule sa sécurité. Mea culpa. Il n'en
reste pas moins que notre réputation est à reprendre en main. Sinon on sera
obligés de mettre la clé sous la porte.
Je fis signe à un serveur pour qu'il vienne prendre notre commande :
seconde Vodka pour Darion, Whisky Daisy pour moi. Ce cocktail mixé avec du
sirop de grenadine me rappelle un peu la couleur du sang. Les goûts ne se
discutent pas…
— Tu as mentionné au téléphone un boulot susceptible de nous sortir de
l'impasse. C'est pour en parler qu'on est là, non ?
Darion attendit que le serveur pose nos boissons avant de me répondre. La
quarantaine bien tassée, avec son trench-coat et coiffé de son chapeau en
feutre, il évoquait plus un détective privé style années soixante qu'un garde
du corps. Son nez aplati et sa bouche pincée lui donnent un air rude, sévère.
Et la froide noirceur de ses yeux enfoncés dans leurs orbites n'arrangeait en
rien l'austérité qui émanait de lui. Moi qui déteste les hommes qui fument, mon
collaborateur entretient la manie de consommer des cigares cubains aussi
odorants que coûteux. En résumé, Darion était loin d'être mon genre. N'en
restait pas moins que j'avais du respect pour lui.
— En effet, on est là pour parler, admit-il. Toute la question est de
savoir si, pour une fois, tes préjugés vont nous lâcher la grappe.
— Mes préjugés ? m'offusquai-je d'emblée. M’est avis que cette
proposition ne va pas m'emballer.
— Tu ferais pourtant bien d'écouter attentivement. En un seul job, on
pourrait se refaire une santé financière et voir venir.
— Ok, alors arrête tes chicanes et accouche. Dis-moi quelle est cette
poule aux œufs d'or inespérée.
Darion bu une lampée de Vodka
avant de m'exposer le topo. Ma parole, il était anxieux. Pas bon çà…
— La cour des sorciers, me demanda-t-il. Que sais-tu à son sujet ?
— Qu'elle est fréquentée par un tas d'illuminés, tous adeptes de magie,
et avec qui je ne veux pas fricoter !
À question claire, réponse claire.
— Tu t'énerves déjà alors que je ne t'ai même pas expliqué de quoi il
retourne.
— Ah non, mais je ne m'énerve pas. J'insiste seulement sur le fait que je
ne veux être impliquée d'aucune façon avec des sorciers. Et tu sais pourquoi !
— Syldia, ne fais pas ta
gamine de six siècles et laisse-moi finir. Vu tes piètres exploits d'hier soir,
je pensais que tu te montrerais conciliante. Et puis, les sorciers ne sont pas
tous comme Tadeus.
Darion tapait dans le mille. Ça me faisait mal de l'admettre, mais il
avait raison.
— Continue, me résignai-je en trouvant refuge dans mon Whisky Daisy.
— Les hautes instances de la cour de Toronto m'ont contacté, poursuivi
mon partenaire. Elles auraient besoin de nos services. En vérité, surtout des
tiens…
— Ces magiciens prétentieux cherchent un garde du corps qui aime se
goinfrer de chair et de sang ? De force vitale ? ironisai-je pour faire ma
maligne.
Parfois, je devrais apprendre à tenir ma langue.
— C'est presque ça, approuva Darion à ma plus grande surprise. Dans le
cadre du traité de paix en pleine négociation, la grande prêtresse souhaite
t'embaucher pour veiller sur Alistard Vorlock, leur lord. Tu n'es ni sorcière,
ni vampire, mais ton régime alimentaire se rapproche du leur. Ça ferait de toi
une intervenante neutre en qui les Fils et Filles de la Nuit ne verraient pas
une ennemie. Normalement.
La voix grave de Darion laissait entrevoir son entrain à l'idée de
décrocher le job.
— Deux minutes, l'interrompis-je. Le lord n'est pas sous la protection
d'une garde d'élite ? Les Dark quelque chose ?
— Les Dark Breakers, confirma-t-il. Si, d'habitude c'est à eux qu'incombe
la protection d'Alistard. La grande prêtresse de Séléné, Dominika, se trouve elle-même
à leur tête. Elle est bien placée pour savoir si ta présence dans les effectifs
pourrait se révéler dissuasive ou non.
Il observa une pause pour étudier ma réaction. Son regard glissa le long
de mes cheveux cendrés, descendit sur mon cou et mes épaules… Darion n'aborde
le sujet de sa vie privée que rarement. Et de mon côté, je ne m'y intéresse pas
plus que ça. À voir comment il me détaille quelquefois, je pourrais mettre ma
main à couper que mon physique ne le laisse pas indifférent. Entre partenaires
de boulot, une pareille attirance ne peut déboucher que sur des complications.
Pour la bonne cause, je préfère jouer la blonde qui ne se rend compte de rien.
Et vu que je ne ressens rien à son égard, je n'ai aucun mal à simuler.
Lorsque son regard croisa mes yeux rubiconds, il se ressaisit.
— Enfin voilà, résuma-t-il. Il s'agirait d'un travail généreusement payé.
Un véritable pont d'or pour un minimum de risques. Comme je te l'ai expliqué,
les Dark Breakers assurent déjà la protection du lord Alistard. Ta contribution
serait plus symbolique qu'autre chose.
— Pourquoi la grande prêtresse ne fait pas directement appel à un vampire
? demandai-je. Ça ne serait pas plus simple ?
— Dominika préfère éviter. Les sorciers cherchent à établir une paix
durable avec les buveurs de sang. Néanmoins, ils ne leur accordent aucune
confiance, avoua Darion en s'agitant sur son siège.
Dominika ? L'idée que mon associé puisse connaître intimement la
responsable des Dark Breakers me traversa l'esprit, mais je laissai filer.
— Ton pont d'or s'évaluerait à combien ?
Là, c'était mon côté vénal qui s'exprimait.
— 500 000 dollars US chacun. Pour une semaine de boulot. Les clients sont
au courant que tu es indisponible en journée. Ça ne leur pose aucun problème
que j'assume la relève. Tout ce qui les intéresse, c'est ta présence nocturne
aux côtés du lord.
— Hé ben ça… On peut dire que tes copains ne lésinent pas sur les moyens.
Mais encore un truc que je ne pige pas : quelles raisons incitent la cour de
Toronto à vouloir entériner à tout prix une trêve avec leurs ennemis jurés ?
Parce que jusqu'à preuve du contraire, les deux camps ne peuvent toujours pas
se voir en peinture.
Darion sourit, ou du moins essaya-t-il avec son rictus, d'un air entendu.
Comme s'il en savait davantage qu'il ne voulait bien le laisser paraître…
— Crois-moi. La paix sera profitable aux sorciers, et les vampires y
trouveront aussi leur compte. Cette belligérance qui se prolonge depuis des
années mine leurs activités respectives. Elle génère des pertes considérables.
Un conflit stérile n'est bon pour personne.
— On n'a vraiment aucun autre client en vue ? hasardai-je en désespoir de
cause.
— Aucun. Et avec la publicité qu'on s'est taillée hier, m'est avis que
les offres ne vont pas se bousculer. Alors, tu en dis quoi ?
— Je ne sais pas, hésitai-je en tripotant mon verre. Les sorciers ne
m'attirent en général que des ennuis. Déjà qu'en ce moment je ne suis pas en
veine…
— Cette fois-ci sera l'exception. Et puis, 500 000 dollars chacun
méritent qu'on tente le coup. Cette proposition est tout bénef, tu peux me
faire confiance.
Malgré mes réticences, Darion m'avait convaincue et il le savait.
Satisfait, il fourra un cigare entre ses lèvres sans l'allumer.
— Je suis partante, capitulai-je. L'appât du gain est alléchant, ne reste
plus maintenant qu'à palper le fric.
— Fantastique, se réjouit-il sans pour autant se dérider. Voilà une sage
décision.
Mes lèvres se fendirent d'un sourire amer. Je m'en contentais, c'était le
premier depuis des jours. Parfois, je me sens pitoyable. Certaines consacrent
une partie de leur vie à élever des enfants. D'autres s'investissent à fond
dans leur emploi ou trébuchent sur les déconvenues d'un grand amour illusoire.
Parfois même touchent-elles à tout cela à la fois… Des femmes polyvalentes. Moi
mon truc, c'est courir après l'argent. Je ne suis pas aussi cupide que je veux
bien le laisser croire, mais ça donne un semblant de but à mon existence. Un
semblant… Pour éviter de réfléchir à qui je suis vraiment, et faire abstraction
de la faim qui me harcèle. Gagner du fric et le dépenser, puis marner pour en
obtenir encore, est un cercle vicieux qui m'occupe l'esprit. L'adrénaline et
l'aventure ne présentent qu'un faible intérêt à mes yeux.
Il y a quatre ans de cela, alors que je traînais désœuvrée de bar en bar,
c'est Darion qui fit germer en moi l'idée de devenir garde du corps. Il me
proposa une association. Je me trouvais au point mort. J'avais roulé ma bosse
durant des siècles, parcouru le monde. Je cherchais à me rendre utile. Le projet
de veiller sur des gens contre de la monnaie sonnante et trébuchante m'a
séduite. L'altruisme et les bons sentiments, je laisse ça aux utopistes.
Aujourd'hui encore, Darion démontrait combien son bagout motive les autres. Je
ne veux pas de lui dans mon lit. Mais professionnellement, être sa partenaire a
des avantages.
— Et la protection rapprochée commence quand ? voulus-je savoir.
— Il faut se tenir prêts à partir de dimanche soir. La semaine à venir
sera active en pourparlers. Au préalable, un agent de liaison va te mettre au
parfum du protocole, histoire d'éviter les incidents.
— Je le verrai demain ?
J'émis la supposition en terminant d'un trait mon cocktail. La réponse de
Darion manqua de tout me faire recracher.
— Non, maintenant. L'émissaire de la cour de Toronto t'attend sur le
parking.
— Tu te paies ma gueule ? rugis-je, hors de moi. Tu as fait venir ce gars
sans savoir si j'allais accepter ?
— Mieux, rétorqua-t-il avec calme tout en mâchouillant son Cubain. J'ai
d'ores et déjà prévenu nos clients que tu acceptais.
Je n'en croyais pas mes oreilles.
— Darion, tu es un putain d'enfoiré ! Tu n'avais pas le droit de parler
en mon nom, sans me consulter. Imagine que j'aie refusé, tu te serais retrouvé
dans une belle merde.
— Demander ton accord, c'est ce que je viens de faire et tu l'as donné.
Tu ne peux pas me reprocher d'avoir eu confiance en ton intelligence. Parce
qu'un refus de ta part aurait été stupide. Très stupide.
Je fulminais face à autant d'arrogance. Si mon verre n'avait pas été
vide, je lui aurais lancé le contenu au visage. Devant ma colère qui ne
refluait pas, une lueur d'inquiétude passa dans les yeux de Darion. Une crainte
fugace mais réelle. Quelque chose dut lui déplaire dans le rougeoiement de mon
regard. Lui mieux que quiconque mesure mon potentiel de dangerosité. Grâce à
ses dons de nécromant, mon partenaire a de la ressource au sein d'un cimetière
ou à proximité de corps défunts. Sinon le reste du temps, il n'est qu'un humain
parmi tant d'autres. Il sait que je pourrais me nourrir de lui, là tout de
suite. Planter mes doigts dans sa chair, absorber sa force, son sang et sa
vitalité pour me l'approprier quelques heures. Il ne resterait de sa personne
qu'une coquille exsangue. Les clients du Blackout Café ne pourraient m'en empêcher.
Je discernais l'aura mystique qui l'entourait, comme tous les surnaturels. Je
me demandais quel goût avait son pouvoir.
Je secouai la tête pour briser l'étau de ces pulsions malsaines. La
colère embrumait mon raisonnement, mais la soif de sang ne prendrait pas le
dessus. Pas ce soir. Je ne l'alimente qu'une à deux fois par semaine. Je
pouvais me contrôler.
— La confiance que j'avais en toi vient d'en prendre un coup. Tu ne
respectes pas notre alliance, l'accusai-je.
— Au contraire, répliqua-t-il. Je fais le nécessaire pour qu'elle
survive. En tant que garde du corps, tu es la plus compétente de nous deux.
Mais pour ce qui est des transactions, ça a toujours été mon domaine.
— Tu peux t'estimer heureux que je veuille me racheter après le fiasco de
Tramwell. Que fais-tu ?
— J'avertis l'envoyé de la cour pour le prévenir que tu arrives, répondit
Darion en composant un numéro sur son portable.
— C'est arrangé. Elle vous rejoint
dans un instant comme convenu.
Il raccrocha sans se perdre en palabre. La politesse au téléphone lui
était inconnue.
Je me levai pour sortir sur le parking. Mon cœur palpitait encore de
fureur dans ma poitrine. J'ai une sainte horreur qu'on me prenne pour une
conne.
— Et ton gars, comment suis-je censée l'identifier ? Il ressemble à quoi
?
— Ne t'inquiètes pas, il sait déjà qui tu es. Lui saura te reconnaître,
répondit mon binôme en laissant traîner son regard sur mes fesses.
Darion pouvait aller se faire foutre et reluquer mon cul autant que ça
lui chantait. Mieux valait que je m'éloigne avant de lui faire regretter d'être
né. Furax, je traversai la salle du bar-restaurant au rythme de mes talons qui
martelaient le sol. Poings serrés et cheveux flottant dans mon sillage.
J'ignorais si des clients avaient entendu mon accès de colère, et pour tout
dire je m'en moquais. S'il est un affront que j'ai en horreur, c'est bien qu'on
me manipule. Ce n'était pas demain la veille que je pardonnerai à mon associé
son manque de considération.
Mes sœurs poursuivaient leur show sur scène. Dans mon emportement, je ne
prêtai pas attention à elles.
Parvenue à l'extérieur du Blackout Café, l'air frais aida à calmer mes
nerfs. Mieux valait que le délégué de la cour des sorciers ne me voit pas dans
cet état. Opération : soyons pro ! D'ailleurs, en parlant de sorcier, où était
celui qui devait me retrouver ici ?
Vu l'affluence de ce soir, le parking affichait complet. Dehors, pas un
chat, excepté moi et quelques réverbères. Je cherchais la présence de mon
contact, lorsque soudain trois ombres apparurent dans mon champ de vision.
Des silhouettes ni humaines, ni sorcières. Des vampires !
Les créatures n'avaient pas d'aura, aucune once de vitalité. Elles
progressaient dans ma direction dans une attitude de prédateur. Un chauve, un
brun décharné et une blonde avec une choucroute vestige des années
quatre-vingts. Pfff, certains vampires n'ont aucun sens de la mode. Et du
diable si je connaissais les visages de ceux-là, ils ne me disaient rien.
Je fis quelques pas sur le côté de sorte à me mettre dos au mur. Bien que
l'origine de l'hostilité de ces non-morts m'échappât, je devais éviter qu'ils
m'encerclent.
La nostalgique capillaire des eighties fut la première à agir. Elle
bondit sur moi, crocs et griffes en avant. Pas très loquace, la ringarde. Sa
vitesse aurait pris de cours un humain, mais j'avais du répondant. J'esquivai
son attaque et parvins à me placer derrière elle. Je déteste me battre contre
des vampires car ils font partie des rares espèces dont je ne puisse me
sustenter. Mes pouvoirs d'absorption ne servent à rien contre eux. Les morts ne
seraient-ils pas suffisamment riches en vitamines ?
Pas de problème : aux grands maux, les grands remèdes !
Je saisis entre mes mains la tête de ma rivale très pâle et maquillée à
la truelle. Puis, d'un mouvement sec et en y mettant toutes mes forces, je lui
brisai la nuque. Un craquement sinistre s'éleva dans la nuit. Cependant, ma
démonstration ne dissuada aucunement ses acolytes qui continuèrent à avançer
vers moi. Un vampire passe encore. S'en coltiner deux à la fois allait être
plus coton.
Je dégainai mon Desert Eagle. Hélas, il n'était pas chargé de balles en
argent. Ça faisait un bail que je n'avais pas eu maille à partir avec des
vampires. Mais le gros calibre de l'arme ralentirait mes agresseurs, le temps
que j'opte pour une autre tactique. Du moins, je l'espérais.
Crâne d'œuf et son copain s'apprêtaient à me sauter dessus, mais ils n'en
eurent pas l'occasion. Je les mis en joue et ouvris le feu en visant mes
assaillants entre les deux yeux. Là, ma salve de tirs produisit un effet
inattendu : une fois touchées, les têtes des vampires explosèrent, puis leurs
corps se désagrégèrent en un tas de poussières.
Prise au dépourvu, je restai sottement quelques secondes à observer les
restes des buveurs de sang s'éparpiller aux quatre vents. Je jetais un œil
circonspect au canon de mon flingue. J'étais certaine d'avoir utilisé des
munitions normales, non en argent.
— J'ai pris la liberté de vous venir en aide, m'interpella une voix
profonde et masculine. J'espère ne pas vous avoir gâché le plaisir de supprimer
cette vermine cadavérique.
L'homme qui s'adressait à moi se détacha d'une des zones d'ombres qui
parsemaient le parking. Un type grand, à la coupe de cheveux châtain cuivré.
Très sélecte avec sa frange balayée sur le côté. Il se rapprochait dans une
démarche souple et décontractée. Distingué était le mot qui s'imposait en le
voyant.
Je gardais mon doigt sur la détente, prête à riposter. De toute manière,
l'inconnu n'avait rien à voir avec les vampires. Malgré la distance, je pouvais
sentir le sang dans ses veines et la magie qui ondoyait autour de lui.
De la magie… Un sorcier !
A suivre dans Anges d'Apocalypse 1 : Le Tourment des Aurores (Rebelle Editions)
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