L'écriture du dernier tome du cycle des Âmes déchues poursuit tranquillement son bonhomme de chemin. Après un temps nécessaire pour s'immerger à nouveau dans le ton de la série, c'est un plaisir de retrouver ses personnages, ses ambiances crépusculaires…
Sur un strict plan personnel, apporter la dernière touche à ce cycle est un projet des plus instructifs. Avant de m'atteler à l'écriture proprement dite de l'histoire, s'est imposée une nécessité de réflexion pour concevoir un synopsis détaillé, chapitre par chapitre. Sans doute parce que les grandes lignes du récit en lui-même étaient déjà préétablies dans mon esprit.
Peu de place donc pour l'improvisation. Les différents intervenants au sein de l'intrigue ont chacun bénéficié d'un traitement le plus minutieux possible, psychologique et physique, laissant là aussi une faible marge pour les impulsions créatrices. Mieux vaudrait parler en l'occurrence d'élans maîtrisés qui ne débordent pas du cadre… Il en va de même pour l'étape documentation. Indispensable en préambule d'une écriture quelle qu'elle soit, s'informer m'est apparu plus crucial que jamais afin de transmettre au texte futur de la cohérence : sur le monde et les mœurs des années 30, sur les états d'esprits d'alors, sans parler de la configuration politique d'une époque trouble, sur la géographie des diverses scènes qu'évoquera un roman se voulant plus remuant que les deux tomes précédents (même si je voue une affection particulière aux ambiances en huit clos ^^)
Pour un auteur à ses débuts, avec devant lui un long chemin à parcourir, des perspectives littéraires à embrasser, il est curieux de vivre ainsi au rythme du changement de sa plume. De voir sa façon d'écrire, d'appréhender les mots, en proie à une constante évolution. Positive ou erronée, cette évolution ? Vers quel résultat final ? Des questions sur lesquelles je préfère, en toute franchise, m'attarder le moins possible. Froussard oblige ! Car l'écriture d'une œuvre se résume à s'imprégner de ses propres univers, ceci afin de leur insuffler la vie. De toujours garder à l'esprit qu'on écrit pour soit, mais aussi pour d'autres, pour les entraîner sur les sentiers de notre imaginaire. Une démarche spontanée une fois le synopsis en accord avec ses aspirations, dénuée de rituels surnaturels ou de miracles : on se met devant l'ordi ou ses feuilles de papiers, et l'on écrit. Rien de grandiose ou de sexy… Parfois, trop réfléchir peut être un poison.
Ecrire ce nouveau roman permet de constater des changements mineurs mais réels, avec leur lot d'interrogations à mettre de côté.
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